Le deuil du changement

On ne les vit pas tous de la même façon les montagnes russes de la courbe du deuil

L’être humain vit et ressent des émotions. A chaque changement vécu, nous passons par différentes étapes dite de deuil. Un changement peut être choisi ou subit. Peu importe la situation dans laquelle on se trouve, on passe par les différentes étapes décrites par Kubler Ross. Prenons cette situation de la séparation dans une relation qu’elle soit de travail, amicale ou amoureuse. La relation est un lien, une histoire que l’on partage avec une personne. Vous avez peut-être déjà vécu dès la cour d’école, la souffrance liée à une amitié qui s’est arrêtée. On vit et revit la même courbe. C’est un peu comme si on passait par des montagnes russes et parfois on pense être arrivé au bout du parcours que vous découvrez encore une autre boucle. Vous trouvez ça horrible alors que la personne à côté de vous est déjà dans la sérénité et la joie. Pourtant, on passe tous par les mêmes étapes.

Tout d’abord, il y a le choc. C’est fini. Que ce soit un boulot que l’on a aimé, ou une amitié, on n’est sous le choc. Puis souvent, assez rapidement on ne veut pas y croire, c’est la deuxième étape.  Si vous avez déjà vécu un décès, pensez au moment où vous l’apprenez : « non, ce n’est pas possible ». Si vous vivez cette première étape, les autres autour de vous vont aussi la vivre peut être en léger décalé après vous suivant le sujet du deuil. LA troisième étape est la plus violente, c’est la colère. On cherche un responsable, on identifie chez les autres l’origine de la source de ce changement. C’est inconscient. On déverse sa colère à tout le monde pour des raisons souvent bien éloignées du problème d’origine. Ce n’est pas juste ce qui arrive, ce qui s’est arrêté. Plus, on souffre, plus on peut être en colère. On se sent incompris. On a envie que les autres souffrent comme soi. Puis, on bascule lentement vers la peur de ne plus vivre la même chose, ce truc qui était bien, cette belle relation, ses beaux moments, cette joie partagé. Alors ensuite on sombre un peu plus bas vers la tristesse. On se sent glisser vers le bas sans pouvoir arrêter cette descente vers les enfers. Et comme le dit Stromae, on a du mal à faire taire ces pensées et on devient dépressif. Toute cette première période est tournée vers le passé. On regarde en arrière sans l’envie d’avancer. On a une attitude négative et contre-productive.

Combien de temps cela prend ? Cela dépend des personnes, des situations, de sa capacité à accepter le changement, de son agilité mentale. Ce que je constate, c’est plus on fait de changement, plus c’est facile et rapide. Regardez une personne qui a déjà déménagé, elle a une capacité supérieure à changer de lieu de vie en rapport à une personne qui ne l’a presque jamais fait.

Il y a un moment ou le mental bascule vers la capacité à regarder cette expérience comme positive. Une méthode pour faciliter cette bascule, c’est l’écriture à la main qui permet de déposer ses maux avec des mots sur le papier. Alors après avoir écrit le négatif, on positive les situations passées. J’ai vécu une situation difficile au travail que j’ai du quitter. Super, j’ai développé ma compétence, j’ai appris à me respecter, je serai reconnaitre plus facilement un environnement pas sain pour moi. On accepte et on s’oriente vers le futur.

C’est comme si vous vous fixiez un cap à atteindre contre vents et marées. Vous savez que vous allez devoir faire avec les éléments naturels que parfois il faudra encore un peu ramé mais vous savez ou vous voulez aller et vous commencez à construire cette nouvelle route. Sur ce chemin, il faut apprendre à se pardonner. Ah bon, pourquoi ? C’est ce que vous vous demandez ?

Se pardonner, de ne pas avoir changer avant, se pardonner de ne pas avoir compris, se pardonner d’être rester accrocher à un état émotionnel, une situation du passé. C’est certain, on a tendance à idéaliser le vécu ou au contraire à s’apitoyer sur les malheurs du passé. Alors se pardonner, c’est aussi apprendre à s’aimer un peu plus fort. C’est comprendre ses expériences et leur donner du sens. Si je n’avais pas vécu le deuil de mon travail, je ne saurai pas ce que c’est que de travailler dans une super entreprise. Toutes ces situations de vie prennent sens dans notre vie et on en fait quelque chose pour soi et ou pour les autres. N’avez-vous pas connu l’histoire de grands artistes comme guillaume Canet qui raconte la genèse de son film « les petits mouchoirs ». C’est au cœur de sa dépression pendant une hospitalisation qu’il a trouvé l’inspiration et qu’il s’est ensuite mis en action. Si le deuil est douloureux, la sérénité et la croissance qui nait issu de ce changement est supérieure à tout le reste et dépasse tout ce que l’on a pu imaginé avant.

Si vous avez perdu un travail, vous retrouvez mieux encore. Si vous avez perdu un être chéri, vous saurez encore plus apprécié une autre relation avec l’expérience de celle déjà vécue. On ne fait pas qu’une seule maison, qu’un seul boulot, qu’un seul amour dans sa vie. Réfléchissez bien, vous l’avez déjà fait et vous avez déjà su faire mieux encore. Alors vous saurez le faire, vous saurez faire les transformations dans votre vie pour une vie encore meilleure en passant au vert.

La courbe du deuil ou courbe du changement